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La bonne humeur en famille

Qui de nous n'a lu «Treize à la douzaine» ? Je me rappelle le sentiment de détente et de réconfort que j'avais à partager la vie d'une maisonnée où la bonne humeur était l'hôte quotidien de la famille.

Mais cette bonne humeur en famille, c'est tout un programme, et trop vaste pour qu'en quelques pages nous puissions en faire le tour. Nous savons bien qu'un tel climat est un tout, où l'humeur de chacun a sa répercussion sur l'atmosphère générale, mais cette fois, nous nous limiterons à ce qui est notre responsabilité de maman dans la création et le maintien de l'harmonie familiale.

Mais tout d'abord, qu'est-ce que c'est que cette bonne humeur? Si souvent nous savons surtout reconnaître là où elle manque! Pour moi, elle est semblable à l'huile qui permet aux rouages d'une machine de jouer sans heurts, sans bruit. Et l'huile, chacun comprend qu'elle ne peut être là de façon discontinue, capricieuse, lubrifiant un rouage et pas un autre. Tout sentirait vite le brûlé ! Et cette bonne humeur, c'est peut-être d'abord une humeur égale.

Je sais bien que nos différentes routes ne sont pas unies, qu'il y a des difficultés à surmonter, des sauts à faire et non sans risques, mais l'humeur qui nous permet de les faire sans grincement, c'est justement, la bonne.

Présente quand rien ne cloche, elle doit être surtout là quand les difficultés surgissent. Elle rend la route unie, amortit les chocs inévitables et garde notre énergie pour notre tâche essentielle: la formation physique et morale de nos enfants.

Peut-être pensez-vous que je lui donne beaucoup d'importance, qu'il est d'autres qualités plus essentielles ? Bien sûr, mais pourriez-vous obtenir de belles plantes dans une atmosphère viciée? Le climat où nos enfants se développent, où nous essayerons de les former, de les redresser, c'est notre humeur qui le crée. Tâchons qu'il ne soit pas en lui-même, parce que tendu, incertain, une cause de difficultés supplémentaires. Leur santé physique et psychique en dépend, pendant les toutes premières années surtout. Une osmose certaine s'établit entre la mère et son enfant, si complètement ouvert et malléable. Plus tard, il apprendra à élever des barrières, à se «retrancher». Le tout jeune enfant ne sait pas le faire encore, et ce que nous sommes, il le reçoit et le subit. Le climat qui nous est propre influencera son équilibre nerveux et son comportement moral.

N'avez-vous jamais entendu, ou pensé vous-mêmes: «Je vais d'abord voir comment maman est disposée avant de lui demander quelque chose»? Et nous donnons à nos enfants l'impression qu'une autorisation est accordée selon l'état imprévisible de notre humeur du moment, alors que cette permission, il était juste ou faux de la donner bien en dehors du critère de notre humeur.

Nos enfants nous regardent avec des yeux grands ouverts et ils sont logiques, je vous assure. S'ils voient combien nous sommes à la merci de notre humeur, comment pourront-ils accepter que nous leur demandions, à eux, l'effort réel de dominer leur tempérament ?

Mais, me direz-vous, nous souhaitons toutes être des mamans de bonne humeur, nous sommes bien d'accord que c'est ce qui vaut le mieux pour nos enfants, mais comment faire, comment ne pas se laisser aller? Et chacune d'entre nous n'a pas un caractère également docile. Alors?

Eh bien voilà, comme toujours, il nous faut choisir. Nous ne pourrons jamais tout avoir, le soulagement que procure momentanément un moment d'humeur, et le climat paisible et harmonieux que nos enfants demandent et dont ils ont besoin. Que préférez-vous ?

Le choix est possible, il coûte plus ou moins selon le caractère que nous avons, mais on peut le faire et j'en sais quelque chose parce que cela ne m'est pas facile.

Comment faire pour éviter ces mouvements d'humeur? Je n'ai pas de recette toute faite; mais ce que je peux faire, ce que nous pouvons toujours essayer de trouver, c'est la ou les raisons pour lesquelles le «temps devient orageux».

Dès que je suis fatiguée au delà d'une certaine limite, il m'est difficile de dominer les causes d'énervement qui se présentent. Je le sais, et il me faut apprendre à en tenir compte. Je sais par exemple que ni ma fille, ni mon mari ne souffriront d'un nettoyage qui n'est pas encore terminé, mais ils verront et subiront ma fatigue si à tout prix je veux finir ce que j'ai commencé. C'est à moi de choisir. Mais nous convenons aussi qu'ils devront faire spécialement attention le jour où tout vient d'être mis en ordre !

Il est d'autres fatigues physiques inévitables. Nous espérons avoir bientôt un autre enfant, et certes c'est une occasion de dépense physique. Je me suis aperçue que j'avais beaucoup plus de peine à supporter sans broncher les fantaisies de Marie-Laure à table. Elle sent très bien que j'ai de la peine à rester maîtresse de moi-même et qu'elle viendra vite à bout de ma résistance. Que faire ?

Nous avons décidé qu'elle mangerait avant nous, ainsi je n'aurai pas à me partager entre mon mari, ma fille et le service. Et depuis lors tout va de nouveau bien.

Une autre conséquence de cette fatigue est le peu de résistance aux cris, en particulier. Quand je n'approuve pas ce que fait notre fille, elle doit en tenir compte. Si elle proteste ou pleure, de nouveau je sens que je suis près d'une explosion. Je ne peux pas m'y laisser aller, ce que je lui demande, je ne le fais pas pour l'ennuyer.

D'ailleurs, à sa place, moi aussi je serais furieuse d'être dérangée. Et nous avons convenu, elle et moi, qu'elle peut pleurer et se soulager ainsi, mais alors elle doit aller dans sa chambre, seule. Quelques minutes après elle revient d'elle-même, en déclarant «ça va mieux», et nous n'en parlons plus.

La bonne humeur dépend aussi d'une bonne condition morale, psychique. Les gens mécontents, grognons, ne sont pas uniquement des gens fatigués. La bonne humeur est un peu le miroir de notre paix intérieure.

Quand je me sens à bout de nerfs, alors que je n'ai pas de raison d'être fatiguée, je sais qu'il y a quelque chose que je n'ai pas accepté et qui mine toute ma résistance.

Qu'est-ce qui me tracasse ? Je le cherche. Quand honnêtement je réalise ce qu'il y a, c'est souvent suffisant pour que je puisse rire de moi et remettre les choses à leur place. Quand je n'y arrive pas, et bien, nous en parlons ensemble, mon mari et moi, et jusqu'à présent nous avons toujours réussi à nous en sortir.

Nous avons été bien amusés en retrouvant cette réflexion de Maurois: «Ne mettez pas tout sur le même plan, un soufflé brûlé, un bas démaillé, des innocents persécutés et une civilisation menacée».

Et puisque nos enfants, notre mari et nous-mêmes serons toujours interdépendants, notre meilleure façon de leur dire sans discours que nous les aimons est de leur donner ce qu'ils attendent de nous, ce qui leur est nécessaire, en particulier cette bonne humeur qui leur fera des heures paisibles, où ils pourront s'épanouir.









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