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Peur et Energie. (Suite)

N'oublions pas que beaucoup de choses très simples et naturelles pour nous, sont mystérieuses pour les enfants. Ne parlons pas devant eux à mots couverts, à voix basse, comme s'il s'agissait de choses qu'il faut cacher : c'est ajouter inutilement au sentiment qu'ils ont d'être entourés d'un monde absolument inconnu, où tout est matière à surprises, et où les découvertes fâcheuses sont à craindre. Parlons simplement, clairement, devant nos enfants, afin qu'il ne leur reste pas d'arrière pensée, ni de point obscur sur lequel exercer leur imagination. Puis, soyons assez perspicaces pour deviner, chez les moins communicatifs, la raison d'un regard furtif porté avec angoisse sur un coin obscur, la cause d'un mouvement nerveux de la petite main qui presse la nôtre, ou s'attache à notre vêtement, sans que cependant rien d'insolite ne se montré, dans les objets qui nous entourent. Insistons pour savoir ce qui fait une impression pénible à notre petit compagnon. Sans rire de sa frayeur, sans hésiter non plus, allons voir de près l'objet qui l'inquiète, et nous assurer de ce qu'il y a de fondé dans ses craintes. Montrons-lui que l'animal aux grandes oreilles que, dans l'obscurité, il a cru voir près du bosquet, n'est autre chose qu'un arrosoir oublié par le jardinier. Quelques découvetes de ce genre seront pour lui d'excellentes leçons.

En dissipant les craintes d'un enfant, en cherchant à le fortifier contre les suggestions d'une imagination trop vive, apprenons-lui la prudence qui voit venir les dangers réels, et se met en mesure de les éviter. Qu'il se garde du feu, ne s'approche du bord de l'eau qu'avec précaution, ne se jette pas étourdiment sous les roues d'une voiture.

Bien que souvent on confonde la prudence et la peur il est certain qu'elles ont une action diamétralement opposée. L'homme prudent évite le danger, le peureux s'y précipite, justement parce que son manque de sang-froid lui fait perdre la tête.

Jusqu'ici, nous avons indiqué seulement les premières précautions à prendre pour épargner à nos enfants des craintes non justifiées. Cela ne suffit pas; nous devons les préparer, non pour une vie facile mais pour, la vie telle qu'elle est, vie où chacun rencontre nécessairement dangers, souffrances, chagrins et douleurs. Il faut donc qu'ils acquièrent du courage, de la décision de caractère, de l'énergie, toutes ces qualités viriles enfin, sans lesquelles ils ne pourraient se rendre utiles dans aucune position. Sans beaucoup de renoncement et de patiente endurance, ils ne pourraient pas même travailler à leur propre salut, car ils n'entreraient pas dans les desseins de Dieu à leur égard : « Ce sont les violents qui ravissent le royaume des cieux. »

Si, dans le désir d'assurer le bonheur présent de nos enfants, nous leur témoignons une tendresse excessive, nous augmentons chez eux la faculté de souffrir; nous ne les armons qu'imparfaitement pour le combat de la vie. Efforçons-nous de satisfaire leurs besoins légitimes, mais ne nous soumettons pas à leurs fantaisies et à leurs caprices. Evitons le luxe, le superflu. Donnons-leur une nourriture et des vêtements très simples, des lits durs, beaucoup d'air, ce sera d'une bonne hygiène, physique et morale tout à la fois.

Quand ils devront supporter un désappointement, une contrariété, une douleur quelconque, n'encourageons pas les manifestations de mécontentement. Ne leur donnons pas un fâcheux exemple par nos lamentations ou notre son de voix désolé. Mais par des paroles encourageantes, par un air serein, aidons-les à se vaincre eux-mêmes, montrons-leur qu'il n'y a pas lieu d'attacher grande importance aux petites misères que nous devons tous endurer. Une ferme discipline dans ce sens facilitera beaucoup notre tâche. Si nous n'avons pas habitué nos enfants à se croire le centre vers lequel toutes les préoccupations et toutes les attentions doivent converger, ils ne se montreront pas trop exigeants envers les personnes qui s'occupent d'eux, on les verra discrets et portés à la reconnaissance. Il semble à quelques parents que la discrétion et la reconnaissance chez un enfant sont choses impossibles. On les trouve cependant où de bonnes habitudes ont été inculquées dès le bas âge. Il va sans dire que nous n'inculquerons pas ces bonnes habitudes par nos paroles seulement, mais par toute notre manière d'être, qui devra correspondre parfaitement, à nos enseignements. Nous nous montrerons nous-mêmes calmes, patientes, endurantes,
sereines, quoi qu'il arrive et en cas d'accident nous serons prêtes à fournir un secours utile, parce que nous ne serons pas dominées par des nerfs vibrants, ou par l'appréhension d'un mal dont nous ne connaissons pas encore la gravité.

Dans certains milieux, où la mère de famille n'a guère de devoirs à remplir que ceux de son intérieur, les soins à donner aux enfants priment tout, et ceux-ci s'en aperçoivent trop souvent. Le danger est plus grand encore pour un enfant unique, lequel, sans s'en douter, prend l'habitude de se considérer comme un personnage ayant droit à tous les égards. Quand l'occasion manque de faire à chaque instant des concessions à des frères et à des soeurs, il est d'autant plus nécessaire que l'enfant apprenne à se contenter de la dernière place parmi les grandes personnes qui l'entourent, et à avoir pour elles cette déférence qui le portera à penser à leurs convenances, et non aux siennes. Ce renoncement à lui-même sera un excellent moyen de tremper son caractère.









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