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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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RETOURFautes et Erreurs (Suite) III. Ne trompez pas les enfants. Il y a beaucoup de personnes qui ne prévoient pas les conséquences fatales d'une telle habitude. Un dentiste devait arracher une dent à un enfant. Le pauvre petit, à la vue des instruments, refusa d'ouvrir la bouche. Après mainte sollicitation infructueuse, le dentiste lui dit: "Peut-être n'est-il pas nécessaire d'arracher cette dent. Laissez-moi la toucher avec mon mouchoir, cela ne vous fera pas le moindre mal." L'enfant ouvrit la bouche, et le dentiste, cachant son instrument dans le mouchoir, lui arracha la dent. Les parents applaudirent à cette ruse. Mais le chirurgien avait trompé l'enfant; il avait abusé de sa confiance et lui laissa une impression défavorable, qui ne dut pas s'effacer de longtemps. Quand cet enfant entendra dire que c'est mal de mentir, ne se souviendra-t-il pas aussitôt du mensonge du dentiste ? Si ensuite il se rappelle que ses parents ont approuvé cette tromperie, ne se croira-t-il pas en droit d'user à l'occasion de fausseté envers eux ? Cette habitude de tromper les enfants est des plus mauvaises: ils apprennent ainsi à mépriser leurs parents; ils se défient de tout ce qu'on leur dit, et ne croient plus à la vérité; ils s'exercent aussi à mentir. Employez la contrainte s'il le faut, jamais le mensonge. Si un enfant ne peut avoir confiance dans ses parents, ils ne peuvent avoir confiance en lui. Comment une mère pourrait-elle avoir recours à l'artifice et au mensonge, et former en même temps le caractère de son enfant à la franchise et à la vérité ? Nous devons être ce que nous voulons que nos enfants soient: leur caractère se formera d'après le nôtre. IV. Ne cherchez pas à trouver continuellement vos enfants en faute. Montrez-vous plus empressés de leur adresser des éloges quand ils les méritent que de les blâmer quand ils ont tort, sinon vous les découragez et les rendez malheureux. Il y a des personnes qui ont tellement l'habitude de blâmer et de critiquer que c'est pour elles une chose aussi naturelle que de respirer. Rien ne leur plait; en chaque circonstance, en chaque action, elles ne demandent qu'a désapprouver. Cette manière de faire est pour le moins fort désagréable dans une société de grandes personnes; elle est pernicieuse quand il s'agit des enfants. Lorsque ceux-ci s'aperçoivent que malgré leurs efforts ils n'obtiennent jamais que des reproches, ils renoncent à leurs bonnes intentions et ne prennent plus garde aux réprimandes: leur coeur s'endurcit. Qu'une mère approuve donc la conduite de son enfant chaque fois qu'elle le peut; qu'elle lui témoigne sa satisfaction; qu'elle le récompense par son sourire, par ses paroles affectueuses, des efforts qu'il fait pour lui être agréable; par là elle développera en lui l'amour du bien et lui en facilitera l'accomplissement. V. Ne provoquez pas chez les enfants de frayeurs imaginaires. Souvent les personnes chargées du soin des enfants exploitent leur crédulité; elles cherchent à les amuser par des contes merveilleux ou à les gouverner par des craintes sans fondement. Aussi combien rencontre-t-on de personnes nerveuses, craintives, superstitieuses qui souffrent toute leur vie des funestes impressions produites sur elles dans leur enfance. Les parents ne peuvent donc apporter trop de soin à préserver leurs enfants des dangers de la superstition. On emploie fréquemment un genre de punition que je réprouve fortement; c'est de placer un enfant seul dans une chambre obscure: il en vient ainsi à associer l'idée de terreur à celle d'obscurité, et ce sentiment devient quelquefois si fort, que rien ne pourrait l'engager à aller seul dans une chambre sombre, et que, lorsqu'il va se coucher, il redoute de rester sans lumière. Cependant il n'est pas difficile de donner à un enfant autant d'assurance pendant la nuit que pendant le jour. Il suffit pour cela de ne pas l'alarmer par le récit d'apparitions surnaturelles, par des craintes imaginaires. J'ai essayé d'indiquer quelques-uns des vices les plus communs en éducation; on ne saurait les mentionner tous. Observons-nous nous-mêmes et observons les autres: cette étude nous donnera peut-être de nouvelles idées et une nouvelle émulation, mais avant tout rappelons-nous que pour ne pas commettre un grand nombre d'erreurs, pour ne pas perdre tous les fruits que nous sommes en droit d'attendre de nos enseignements, nous devons étudier sans cesse les dispositions de nos enfants et remarquer avec soin l'effet produit par nos leçons. |
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