ARCHIVES
(2001)
Lire
Mettre le pyjama. Brosser les dents. Lire lhistoire. Encore,
oh encore... Bonne nuit!
On a lu et relu les exploits de « Oui-oui ».
La comtesse de Ségur nous a accompagnés en vacances
avec « Sophie » et « Cadichon ».
On a habité tout un été dans « La
petite maison dans la prairie »... De ces instants dintimité
je garde un tendre souvenir et regrette parfois que mes enfants
naient plus besoin de moi pour partir à la découverte
de nouveaux livres.
Aujourdhui, jessaie de transmettre le goût de
la lecture à mes élèves. Jaiguise leur
curiosité avec un récit, le début dune
aventure, une image suggestive qui déclenchent en général
un réel, mais éphémère enthousiasme.
Pourtant la bibliothèque de classe regorge de bandes dessinées,
dénigmes policières, de romans roses ou noirs.
Lautre jour, je leur ai demandé si, lorsquils
étaient petits, on leur lisait des histoires. Certains ont
ouvert des yeux ronds comme des billes. Rien de tel dans leur mémoire.
Dautres, les yeux brillants, ont raconté des souvenirs
de lecture:
- Mon grand-père nous prenait sur ses genoux avec mon cousin
et il nous lisait des livres.
- Mon papa ma dit que je voulais toujours entendre la même
histoire et que je la savais par coeur!
- Moi, je me blottissais entre des coussins douillets et ma grande
soeur me lisait « Le club des Cinq ».
Moi aussi je me rappelle très précisément ces
moments de mon enfance. La douceur de la nuit qui vient. La présence
de ma mère assise au bord du lit. Sa voix, ses intonations.
Avec elle je minstallais dans un univers hors du temps, déconnecté
du reste du monde.
Je ne suis pas étonnée de constater que les enfants
à qui on a beaucoup lu empruntent plus souvent des livres
que les autres. Certes, ils regardent aussi la télévision.
Mais le livre, cest la liberté. On fait du livre ce
que lon veut. Personne ne nous réduit le héros
et les décors à la dimension dun écran.
Personne nose glisser une pub de lessive entre les pages.
On peut relire une phrase, rêvasser sur une image, sarrêter...
lire goulûment, en diagonale, sous la couette à la
lueur dune lampe de poche et connaître, enfin, le mot
de la fin.
Jacqueline
Vodoz
Communauté romande des Ecoles de parents
Groupe Média
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