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(2002)
Cest
la dure loi du sport
Depuis la terrasse ensoleillée dominant les courts de tennis,
jassiste - un rien embrumée - au premier tournoi de
Junior. Malgré un intérêt peu marqué
pour les plaisirs de la compétition, je me suis levée
aux aurores, non sans pester contre ces organisateurs infichus de
respecter le légitime repos maternel. De toute façon,
avais-je le choix? Se prélasser sous la couette tandis que
la prunelle de ses yeux affronte les rigueurs du premier match,
cela porte un nom: désertion. Fidèle au poste donc,
accrochée à mon café comme à une bouée
de sauvetage, me voilà catapultée dans le rôle
certes discret mais néanmoins essentiel de soutien moral.
Laissant au père celui plus musclé et notablement
plus bruyant dentraîneur: « Bouge! »
« Joue ton revers! » « Plus fort
le service! ».
Tout en suivant le jeu de lun ponctué par les interventions
sonores de lautre, je me demande ce que fait Mme Schumacher
mère quand son Michael prend tous les risques au volant de
sa formule 1. Elle éteint la télé? Elle force
sur le whisky? Elle se shoote aux calmants? Et Mme Mayer, elle pense
à quoi quand Hermann attaque une descente à un train
denfer? Et la maman de Mike Horn, survit-elle nerveusement
aux aventures extrêmes quenchaîne son rejeton?
Et... Mystère.
Allez, le tennis a du bon. Si lon excepte les tendinites et
les claquages musculaires, les joueurs ne sexposent finalement
quà quelques douleurs dego. Et uniquement en
cas de défaite. Justement, mon champion à moi quitte
le court la mine sombre. Après un légitime coup de
blues, il se redresse vaillamment: « Cest pas grave,
le prochain, je le gagne! ». Le prochain? Encore une
grasse matinée menacée...
Silvia
Rapelli
Rubrique « Dis maman »
A paru dans « Femina »
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