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(1994)
Vivre une hospitalisation
Angoisse
de lenfant
Un
enfant sur deux est hospitalisé avant 15 ans et, quelle quen
soit la raison, cest une aventure qui bouleverse sa vie quotidienne
du jour au lendemain et quil ressent comme injuste. A la maladie
ou à laccident subi sajoute larrivée
dans un monde inconnu, où il a la conviction quon va
lui faire du mal. Les bruits inquiétants, les odeurs, les
gestes de linfirmière, les soins douloureux sont autant
dagressions contre lesquelles il na pas le droit de
protester...
Lenfant appréhende ces blouses blanches qui rentrent
dans la chambre en répétant: Naie pas
peur, ça ne va pas faire mal..., ou ces docteurs qui
lauscultent en parlant de lui par dessus sa tête avec
des mots compliqués. Mais lhôpital, cest
surtout la solitude: être séparé de ses parents,
de ses frères et soeurs, coupé de son univers familier.
Et plus lenfant est jeune, plus il a du mal à comprendre
et à accepter cet abandon. Ces souvenirs-là peuvent
restés longtemps gravés dans une petite tête.
Angoisse
des parents
Pour
les parents, ce nest pas facile non plus de rassurer son petit
bonhomme quand on est soi-même en plein désarroi. Pas
simple de garder son calme quand on arrive aux urgences pour un
bras cassé. Mais essayez de ne pas trop lui communiquer votre
émotion, elle le rendrait encore plus fragile.
Dire
la vérité
Si
le séjour est prévu, expliquez-lui de façon
simple et vraie pourquoi et comment les choses vont se passer. Un
enfant est plus courageux quon ne le croit, à condition
quon le prévienne. Mais il ne faut pas lui mentir,
lui dire quà la prise de sang, il ne sentira rien.
La piqûre lui fera encore plus mal sil est anxieux ou
surpris par la douleur, et il perdra confiance.
Etre
là le plus souvent possible
Pendant son séjour, essayez avec son papa dêtre
là le plus souvent possible. Informez-vous de façon
à bien utiliser les libertés de visite que le service
vous offre, surtout la première nuit, les premiers soirs.
Si les horaires sont stricts, vous pouvez négocier avec le
médecin-chef ou la surveillante pour obtenir plus de souplesse.
Allez-y avec diplomatie et sans les agresser!
Votre présence est importante, surtout pour un tout-petit:
selon les psychologues hospitaliers, avant lâge de 8-10
mois, les petits ne souffrent pas trop de cette rupture, à
condition quils voient leur mère chaque jour et quils
soient maternés et bien entourés par le personnel
de lhôpital. En revanche, à partir du huitième
mois, lâge de langoisse de linconnu, un
enfant réalise davantage labsence de sa maman. Quand
elle sen va, il croit que cest pour toujours, le temps
lui semble démesurément long. Ne sachant pas parler,
il ne peut pas poser des questions, ni exprimer sa peur. Alors
cest important quun des parents soit auprès de
lui le plus longtemps possible, quil le caresse et lui parle,
rappelle la psychiatre Christiane Olivier.
Un enfant malade ne parvient pas toujours à exprimer ce quil
ressent. On peut laider en lui posant des questions: Quest-ce
qui a été difficile aujourdhui? Quest-ce
qui ta fait plaisir? Il faut aussi saisir les confidences
et les appels quil émet de façon détournée.
Et noubliez pas: la tristesse de lhôpital, souvent,
cest lennui. Alors faites de temps en temps avec lui
une partie de puzzle ou de Scrabble, cela vous détendra tous
les deux!
La guérison
Dites-vous aussi que dès quil ira mieux, il naura
quune envie: quitter son lit et votre compagnie pour aller
retrouver à la salle de jeux les copains quil sest
fait sur place!
Aujourdhui, un séjour à lhôpital
peut se transformer en une expérience positive. Quand votre
kid reviendra guéri de ce petit voyage, peut-être
se souviendra-t-il que dune chose: Ah, oui, lhôpital...
cest là que jai appris à faire des maquettes!
Françoise Devillers in Avantages
Texte adapté par F.P.
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