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(1994)
Lis-leur une histoire!
Lorsque jannonçai à Caroline
et Geneviève (3 ans) quelles auraient un petit frère
ou une petite soeur, leur réaction immédiate fut:
Ah non! Tu es notre Maman. Pour qu'elles soient d'accord,
il me suffit de leur expliquer que ce serait en premier lieu leur
bébé à elles, mais que je men occuperais,
car cétait mon travail.
Le lendemain, au petit déjeuner, Caroline me dit: Ne
mange pas de confiture, tu vas salir le bébé!
A la suite de cette remarque, je me mis en quête dun
livre me permettant de leur expliquer ce qui se passait de mystérieux
dans mon ventre. Ne trouvant rien à mon goût, je leur
montrais des photos superbes de foetus in utero. Depuis, jai
découvert plus dun livre fort bien fait.
Ma grossesse se déroulait bien, je ne décelais aucune
marque de jalousie naissante chez mes filles.
Après mon accouchement je rentrai à la maison, confiante
et persuadée que Jean serait accueilli par ses soeurs sans
aucun problème:
- elles étaient venues me voir à la maternité,
- elles avaient reçu un superbe ours en peluche de leur père,
- et surtout, étant jumelles, elles avaient lhabitude
de partager.
Ma désillusion fut rapide et complète. Dès
que je moccupais de Jean, elles faisaient des bêtises.
Cest extraordinaire ce que deux petites filles de 3 ans et
demi sont inventives! Jessayais de leur expliquer, de les
faire participer; quand mon mari était là, il maidait
mais cela ne résolvait pas mon problème.
Cest une de mes cousines qui me donna une solution: Lis-leur
une histoire! Quel changement! Jusque là, quand jallaitais,
plutôt que davoir un moment paisible, je devais poursuivre
mes filles et leurs activités, souvent destructrices. A la
suite de ce conseil, si simple, nous eûmes des moments merveilleux
à quatre. Une fille de chaque côté, Jean sur
mes genoux, je leur lisais des histoires. Quel calme!
Très vite je baignais Jean dans la grande baignoire, avec
ses soeurs. Ainsi, quand je moccupais du bébé,
jétais aussi avec elles.
Depuis nous navons plus eu de vraies difficultés dues
à la jalousie. Comme chez tout le monde, il y a parfois des
bagarres, mais elles sont plutôt lexception.
Laurence Cingria
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