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(1994)
La bonne distance...
Mon fils et ma belle-fille habitent à
5 minutes de chez moi dans une jolie maison avec jardin. J’en
suis bien heureuse, mais j’ai un problème avec ma petite-fille
Aurélie, qui m’adore et qui veut tout le temps être
chez moi. Quand sa mère vient la chercher, elle se roule
par terre en hurlant. C’est un moment pénible pour toutes
les trois. C’est difficile de garder la bonne distance, d’autant
plus que je n’apprécie pas toujours ma belle-fille.
Une abonnée
Vous
avez le mérite d’être honnête vis-à-vis
de vous-même. Vous osez vous avouer que vous n’appréciez
pas beaucoup votre belle-fille. De nombreuses grand-mères
sont probablement dans votre cas, mais elles ont de la peine à
le reconnaître.
C’est pourtant très fréquent que les parents
ne soient pas enthousiasmés par le choix du partenaire de
leur fils adulte. Ils ne peuvent pas s’empêcher de souhaiter
la perfection.
Or, l’élue correspond rarement aux rêves des vieux
parents. Et il faut souvent beaucoup de bonne volonté et
d’esprit de tolérance, de part et d’autre, pour
parvenir à s’entendre vraiment. S’entendre et s’accepter
mutuellement si possible.
D’après ce que vous décrivez, on peut imaginer
que vos méthodes éducatives sont très différentes
de celles de votre belle-fille. Et il semble que votre petite-fille
préfère les vôtres. C’est peut-être
flatteur pour vous, mais cela ne facilite pas les choses.
Heureusement que votre honnêteté vous incite à
vous préoccuper de la distance à conserver. Distance
d’autant plus difficile à établir que, si je
comprends bien, vous sembler «adorer» votre petite-fille
autant qu’elle vous adore.
Vous avez raison de faire l’effort de garder votre sang-froid
au moment de la séparation. Vous souffrez toutes les deux.
C’est la vie. Mais la petite doit accepter que vous n’êtes
«que» la grand-maman. Ce sont ses parents qui l’élèvent,
même si c’est éprouvant. Elle a déjà
la chance de connaître la tendresse et la compréhension
avec vous. C’est un beau cadeau, mais il ne faut pas en abuser.
Marguerite Loutan
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