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(1994)
Odyssée en apesanteur
Un poupon est en gestation chez notre fils cadet.
Et notre belle-fille veut bien partager avec nous cette merveilleuse
aventure. Du premier jour à la troisième échographie,
nous avons suivi pas à pas cette épopée.
Lorsque nous avons entendu battre le petit coeur, vu les mains roses
bouger dans l’eau bleue de sa grotte, nous étions émerveillés.
Il nage ce bébé, il monte, descend, écoute
de la musique, se calme ou s’agite, suce son pouce, réagit
à la voix de son papa. Il n’a encore ni sexe, ni prénom.
Les pronostics vont bon train. Je tricote du blanc, c’est plus
sûr!
Comme le poussin qui cherche à sortir de sa coquille, il
frappe parfois le ventre de sa mère pour dire qu’il
est là, bien vivant, entier, et qu’il se recommande
à notre vigilance. Les conseils ne manquent pas, ni les prévenances.
Bien sûr, il y a de temps en temps des coups de blues. Et
la future mère a tout à coup les larmes aux yeux,
le visage qui s’assombrit. Le jeune mari s’affole jusqu’à
ce que la belle-soeur qui, elle, a de l’expérience et
cinq enfants, distribue quelques bonnes paroles qui détendent
l’atmosphère. La primipare (mot savant pour dire la
femme qui enfante pour la première fois) retrouve son sourire
et nous nous apprêtons à faire quelques folies. C’est
à qui ramènera de la ville le peignoir de bain trop
grand, la barboteuse à carreaux ou les premiers patins à
roulettes...
Affaire à suivre. Ce sera pour février.
Denyse Sergy
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