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(1996)
«Papa,
maman, écoutez-moi vraiment!»
Voilà
ce qu’un enfant pourrait dire lorsque, ses parents en divorçant,
se déchirent devant lui. Ils ne pensent qu’à
leur intérêt personnel, en oubliant qu’il est
là et qu’il se demande comment faire pour les satisfaire
tous les deux. Doit-il se partager? Quel morceau sera le meilleur
pour maman, pour papa? Et s’ils voulaient chacun le même?
Je rencontre des parents qui viennent de vivre le divorce ou qui
sont en train de le vivre. A ce moment-là les enjeux sont
immenses car il s’agit de déterminer avec qui les enfants
vont vivre et à quel rythme l’autre parent pourra les
voir. Quelle relation les parents vont-ils garder entre eux afin
de s’occuper ensemble de l’éducation de leur progéniture?
Le divorce, c’est l’occasion pour chacun des parents de
redéfinir sa vie, d’en déterminer de nouvelles
orientations. Mais cela sera-t-il compatible avec le besoin des
enfants? L’idée de tenir compte de l’enfant paraît
juste, mais comment faire avec le besoin d’autonomie des parents?
Je vois que souvent l’enfant n’est plus au centre des
préoccupations. Son vécu, sa tristesse sont mis de
côté et deviennent secondaires.
Je rencontre des parents fiers de me dire combien l’enfant
a eu du plaisir avec eux, combien il a bénéficié
de leur présence. Ils sont étonnés que celui-ci,
de retour chez le parent qui le garde, fasse des colères,
des maladies, donne des coups. Chacun attribue à l’autre
la responsabilité de ce qui se passe mais pas un mot (ou
presque) pour comprendre la douleur de l’enfant qui vit la
séparation sans en être soulagé, se sentant
écartelé et souvent responsable de ses géniteurs.
Alors j’aimerais vous dire, à vous parents qui divorcez,
que vous aurez tout le temps de retrouver votre autonomie mais que
vos enfants n’y arriveront pas si aucun espace ne leur est
réservé; écoutez vraiment leurs besoins et
soyez prêts à prendre en compte leur souffrance. Peut-être
est-elle encore plus grande que la vôtre!
Claudine
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