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(1998)
Il
n’a que 17 mois...
Dernièrement,
Léo a reçu une belle petite voiture blanche arborant
des couleurs flamboyantes sur le devant et sur les côtés.
Avant de la lui donner et en maman soucieuse, je vérifie
soigneusement que rien ne puisse le blesser et détache le
pare-brise décidément trop petit et risquant de se
retrouver dans sa bouche.
Il est tout fier de sa voiture et elle ne le quitte plus de toute
la journée. Le soir à table, je vérifie à
nouveau l’état du véhicule et constate que l’autocollant
de couleur sur un des côtés s’est un peu détaché.
Ayant crainte qu’il puisse avaler ce plastique, je le détache
et dans la foulée et sans trop réfléchir je
détache celui de l’autre côté et pendant
que j’y suis... celui sur le devant. D’un air distrait
je lui rends sa voiture devenue toute blanche.
Sa réaction est immédiate, il gesticule en direction
du bout de la table tout en m’adressant un discours incompréhensible,
mais tout sauf amical. Ne comprenant pas très bien ce qui
se passe, je lève un oeil interrogateur vers mon mari, témoin
amusé de la scène.
- Il n’a pas l’air d’aimer sa voiture sans les couleurs!,
m’informe-t-il en essayant de traduire les paroles de son fils.
Je recolle alors le plastique du dessus, ceux des côtés
sont définitivement fichus. Les protestations recommencent
alors de plus belle. Léo veut sa voiture comme avant. Lui
expliquer que je suis désolée et que j’ai compris
avoir fait quelque chose qui l’a peiné mais que je ne
peux pas revenir en arrière, calme un peu le jeu et une petite
diversion fait heureusement le reste dans l’immédiat.
Mais ce que j’en retiens, c’est que Léo a déjà
17 mois et qu’au lieu de faire et de penser à sa place
pour tout, il est grand temps que je change de registre...
Doris
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